La route est longue entre Mazunte et San Cristobal… nous passons une journée entière à traverser des paysages verdoyants, montagneux, quelques fois angoissants, mais toujours dépaysants. L’ascension des 2120 mètres d’altitude, tout en douceur, nous fait perdre une bonne vingtaine de degrés (pour notre plus grande tristesse).
C’est clair que, la première impression en sortant de la voiture n’est pas terrible… après quatre jours dans la moiteur sexy du pacifique (vous avez lu l’article ?? Mazunte !) il fait… comment dire… un peu frais par ici, non? En fait papa.., on fait quoi ici? On se les gèle carrément. On aurait bien fait quelques jours de plus dans notre petit paradis. Nous lisons l’angoisse dans le regard des parents toujours soucieux de nous faire plaisir, et entrons dans le lobby de l’hôtel ; bouches bées. Nous voilà à nouveau dans un magazine de design ultra tendance, le plus à la pointe. Bô porte bien son nom. C’est Magnifique. La déco & l’ architecture sont à couper le souffle, c’est raffiné, chaleureux et le personnel est au petit soin. Epuisés et glacés, cela nous remonte le moral!
Daddy nous avait prévenu, c’est sur le marché artisanal de cette jolie petite ville montagneuse que nous allions chiner nos souvenirs. Quand on arrive sur la place, on frétille de joie et d’excitation. On ne sait vraiment pas où donner de la tête, les stands s’enchainent et quasiment tout est fabriqué sur place, souvent même devant nos yeux. Des tissus en tout genre, aux broderies colorées, des plaids en laine, tricotés à la main, ceintures, sacs, hamacs… Nous passons près de 3 heures, surexcitées, à arpenter le marché ; on passe et repasse devant chaque stand, on repère les perles qu’il nous faut, on compare les prix, soucieuses de ne pas se faire embobiner et puis enfin, il faut choisir! Certes, c’est difficile mais non, notre valise n’est pas étirable à volonté, et notre temps non plus!
Les températures nous obligent à nous couvrir, c’est donc avec satisfaction que nous nous enrubannons dans nos châles et écharpes tout justes acquises. San Cristobal a d’autres choses à nous offrir, il est temps de quitter les étals. Les petites ruelles de cette jolie cité regorgent de charme et nous réchauffent le coeur. Tout est à taille humaine, les immeubles dépassent rarement un étage, les façades, aux frontons coiffés et maquillés d’ornements épurés passent du blanc pur aux couleurs acidulées. Les vendeurs de rue déambulent, les cireurs de chaussures briquent, le temps semble être suspendu. Un crépuscule doux et pigmenté va m’offrir, je pense, les plus belles photographies du voyage. Un instant magique, entre chien et loup, intemporel, partagé avec Papa Gilles. Nous grimpons jusqu’à l’église Guadalupe pour admirer la vue et nous arrêtons, à l’aller et au retour, dans quelques échoppes ; le dada du Gilou, c’est la musique, c’est pour celà même qu’il m’a sorti de la chambre (chauffée) de l’hôtel. « Alléééé Caro, viens avec moi, on va acheter des disques!! » C’est qu’il l’avait repérée, cette petite boutique aux murs tapissés de jaquettes kitsh à la mexicaine. « Holà, qué tal! » Puedes me far escuchar tu meyora musica » Franchement, papa, bravo! tu as encore réussi à te faire comprendre !!! Alors les deux tenanciers aux larges sourires nous mettent dans l’ambiance… Gilou danse dans la boutique, n’arrête pas les high five avec le vendeur et le déleste d’un dizaine de disques. Un bon investissement, pour sûr ; ils sont aujourd’hui presque rayés tellement ils tournent en boucle dans la voiture et à chaque titre son petit regard pétillant et nostalgique « C’était bien le Mexique hein ma Caro! » C’est Maman, la pauvre, qui n’en peut plus d’entendre sonner les trompettes!
Malheureusement, à l’organisation du voyage, il a fallu faire des choix, et l’étape à San Cristobal ne pourra être que furtive… il reste encore pas mal de choses à voir… notamment demain! …
Départ aux aurores avec un taxi familial ; le père et le fils férus de musique ; qui nous mènent en deux temps trois mouvements, en chantonnant, (toujours sur des airs de trompette) à Aqua Azul, pour une parenthèse bleue cascade.
Le lieu est très touristique, on le voit à tous les stands, restaurants et bouis bouis à souvenirs ; mais il n’y a pas tant de monde.Nous remontons la rivière pour un mini pique nique au bord de l’eau, sous les grands arbres, puis tentons la baignade. L’eau est fraîche, mais on a de la chance, on peut profiter de ce fameux « bleu » grâce à un magnifique soleil. Nous redescendons aux cascades et ne passons pas a côté des photos insta… jusqu’à ce qu’une averse nous déloge. Et pas des moindres! D’un coup, d’un seul, sous sommes trempés jusqu’aux os et courrons nous réfugier dans un café/restaurant situé non loin de là. La décoration n’est pas la grande qualité du lieu, assez spartiate mais on trouve son charme dans son ambiance géniale et ses chaises rouges en plastique. La télé mexicaine crie en fond et les bons poulets qui défilent dans les assiettes sont probablement de la même famille que celui qui court presque dans nos pâtes. C’est cruel mais le pique nique était léger et… l’odeur est alléchante!! Laissons nous tenter…
Le temps défile et il faut (déjà) reprendre la route direction le Yucatàn… sans oublier, oh grands Dieux Mayas, un stop à Palenque. En redescendant de San Cristobal, nous avons peu à peu retrouvé la chaleur… mais là, on est au max, on peut pas faire mieux, ou pire. Pas un brin d’air pour visiter les plus merveilleuses ruines archéologiques que nous ayons vues jusqu’alors. Bon, les « plus merveilleuses » je ne sais pas si on peut dire, car toutes ont été épatantes, mais là, planquer des temples de pierre grise au milieu de cet écrin de verdure au vert chatoyant de la jungle, c’est un pari réussi !!! Je vous jure, c’est bluffant. et puis, la jungle, j’ai pas vraiment l’habitude alors je me délecte de curiosité! Le site regorge de surprises, certains temples sont cachés sous les arbres, et les constructions ressemblent davantage à un village que Monte Alban ou Teotijuacan. Il y a des « maisons », une tour observatoire et nous pouvons aussi entrer dans l’un des tombeau. La visite est évidemment parsemée de nombreuses pauses ombragées! Quelle chaleur …c’est trop… on sue à grosses gouttes et on économise notre précieuse eau… Et dire qu’il y a 48h, on se pelait les miches en altitude, c’est limite croyable!!
Un couple d’Aras vient hurler au dessus de nos têtes, les iguanes manquent de nous faire tomber… les singes, nous les cherchons… sans succès… et nous refermons la parenthèse… nous allons retrouver la mer… des caraïbes ..la reine mère en rêve depuis toujours…