C’est un jour de mistral du mois de Novembre. Si l’on reste au soleil, à l’abri, il fait presque trop chaud, notre pull est de trop. Alors on se lève et on va chercher le bon air, à la baie des Singes, à Callelongue, aux Goudes …. Ce petit morceau de paradis venteux probablement plus 300 jours par an et où il ne pleut que très peu. Ce micro climat y laisse pousser une flore que l’on dit endémique, au ras du sol, couchée par le mistral, presque invisible. De loin on la devine, vendue par ces tâches vertes claires ou foncées selon les saisons, s’accordant au blanc calcaire de cette roche typique.
On aime y aller souvent et par tous les temps, explorer cet endroit de no man’s land (ou presque) faisant pourtant partie de la grouillante métropole. Sur la route, les ruines des anciennes usines de plomb, bien que peu accueillantes, ajoutent un charme particulier au lieu. On est heureux de ne pas trouver à leur endroit une marina touristique ou des restaurants qui puent la frite. Ici, on est à Marseille, encore pour quelques temps un peu à l’ancienne. Rien n’est lisse et ça nous plaît. Le petit port des Goudes, sur le même ton, accueille des bagnoles en double file, une épicerie minuscule, quelques bons restaurants, un pub incontournable et un port de pêche au charme intemporel. Les maisons sont planquées entre la roche et le petit port, recroquevillées comme un loir dans sa tanière, pour se protéger d’Eôle. Au dessus d’elles les bunkers désaffectés surplombent le village et la mer s’étend de toute parts. A droite Marseille, et la Bonne Mère qui nous fait un clin d’oeil, et de l’autre… les calanques, les îles de Riou et le cap canaille, rougi par tant de beauté.
On y vient souvent, pour prendre un bol d’air, parce qu’ici, ça marche à tous les coups, on se vide la tête, on se ravitaille en énergie et on boit du beau par les pupilles.
On adore s’il y fait beau pour faire trempette, on est bien s’il y fait bon pour arpenter les chemins dominants la vallée, se dirigeant vers la jolie crique de Marseilleveyre, on aime presque encore plus quand le temps y est gris, les couleurs y sont divines mais alors quand le mistral vous fait voler, c’est l’apogée. On se bâche et on ouvre la portière qui manque de se rabattre sur nous. On décide d’affronter l’élément. Et hop, on court comme pour aller plus fort que le vent. On monte puis on descend. On s’assoit peut être pour admirer la mer plate, protégée par le cap Croisette. De l’autre côté, elle est déchaînée, moutonneuse.
On marche jusqu’à Callelongue, qui prend ses dernières gouttes de lumière dorée, avant de s’engouffrer dans la nuit. Les vagues blanches s’éclatent sur les rochers, et jouent à grimper au plus haut. Le soleil se glisse derrière l’île maïre, çà va être notre heure. La carapace de la voiture va calmer la cadence. Ouf, on est bien là dedans.
Et là, on peut dire qu’on est sortis prendre l’air.
Mais, ce n’est pas comme si c’était fini car la route va nous offrir encore bien des merveilles jusqu’à chez nous… de jolis nuages roses en pointillés dans le ciel, la Pointe Rouge, la Corniche, la mer et le ciel qui noircissent, les lampadaires qui s’éclairent, entre chien et loup. Et puis Endoume, et chez soi…
Tout ça pour vous dire que j’étais à Paris (et c’était génial), mais ça, c’est Marseille ♡ ☺
Si vous passez par là… Arrêtez vous
- Chez Caro pour un En Cas
- à l’Auberge du Corsaire pour un bon plat et
- au Vingt Mille Lieux Sous la Bière pour… devinez quoi?
Magnifique article, gros bisous mes loulous ❤️
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