Après notre nuit à l’Ane Vert, évitant Agadir, nous descendons vers Tafraoute, la route est majestueuse, de la descente vers l’océan au serpentin entre les montagnes. Nous nous faufilons au travers de nombreux villages, presque déserts. C’est le ramadan, et c’est l’heure de la sieste. Il y a très peu de vie et presque pas de circulation. Cela donne au voyage quelque chose d’envoûtant. Les mosquées rouges défilent, les écoles peintes aux couleurs pastels, les kasbah, les agadirs et les tentes berbères parfois et toujours les chèvres et les ânes aux abords des chemins.
On grimpe par la route la plus tortueuse, Ait Baha, Tizourgane, Tagmoute Ihouzine, le paysage évolue à chaque instant et c’est un vrai bonheur. Les montagnes foncent, la végétation disparait, jusqu’au moment où il faut redescendre dans la vallée de Tafraoute, quelle beauté! Les palmiers côtoient les murs rouges, le paysage verdit au milieu de cette roche brune.
A Tafraoute, en milieu d’après midi, on arrive avec la faim au ventre. Il fait chaud, presque tout est fermé. Les rues sont vides et colorées, mais on a la chance de tomber sur un couple qui cuisine à l’extérieur. Pour rien du tout, nous dégusterons une merveilleuse crêpe aux légumes et aux épices, cuite sous nos yeux, c’est un peu huileux mais tellement délicieux.
Notre logement, la Maison Tigmi Ozro est parfaite, la chambre un peu bariolée est méga propre et super confortable et la terrasse sur le toit offre une vue magnifique sur les montagnes.
Le soir les gens sortent à la tombée de la nuit, nous goûtons la Harira, la soupe qui se boit traditionnellement pour rompre le jeûne, délicieuse au restaurant le Marrakech où l’accueil est simple, et où l’on mange très bien pour pas très cher. La nuit la vie est animée jusqu’à pas d’heure, de notre chambre on entend chanter et danser…
Au petit matin, nous irons voir ces rochers ronds peints par Jean Vérame en 1985 Le bleu est un peu passé mais le lieu est superbe et la petite piste qui nous y amène est sympa et entretenue.
Notre chemin se tourne maintenant en direction de Taroudant, où nous allons passer la prochaine nuit … la route est comme toujours incroyable, et nous sommes agréablement surpris de les trouver toutes en très bon état. Nous nous sommes lancés, sur les conseils d’un local dans la route P1723. Nous avons un peu hésité, car notre GPS ne l’indiquait pas, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre mais ces conseils étaient précieux, car non seulement cette route est épatante de beauté, elle traverse de nombreux villages berbères, mais elle permet aussi de rejoindre Taroudant en un temps record. Une descente abrupte, en lacet, est somptueuse et mène à une infinie ligne droite qui fonce vers Taroudant.
N’essayons pas de rentrer en voiture dans l’enceinte de la ville, à l’entrée on trouve facilement de l’aide en indiquant notre Riad et ni une ni deux, on se met à suivre une mobylette, sur fond des imposants remparts, qui nous emmène à une autre porte. Il nous aide a vider nos bagages puis nous montre où garer la voiture jusqu’à demain. Pratique, efficace.
Le Riad Maryam où l’on débarque est agréable, malgré la chambre toute verte qui pique un peu les yeux ! On pose nos valises, et on part à la découvert de cette mini Marrakech. On entend des « Marrakech Arnakech », ici on a des bon prix et on vous embête pas » c’est vrai que nous sommes un peu moins sollicités bien que nous trouvions un homme adorable qui nous fait faire le tour du souk, des artisans et de cette ville vivante et agréable.
Il y a cette jolie place où ils jouent de la musique, on s’installe a un des cafés, et gentiment on nous propose de déjeuner, malgré le ramadan. Nous nous retrouvons bichonnés par un serveur attentionné qui prend bien soin de nous ; entrée/plat/dessert improvisés pour nous si gentiment…
Demain nous repartons par la route du Tizi n’ test … dernière étape du trip mais pas des moindres…